Tous les décideurs du territoire sont des Bâtisseurs
C’est en 2015, qu’est créé le Club des Bâtisseurs Amiens. C’est une structure privée qui répond à l’exigence de la fédération de hockey sur glace de fonder une société sportive pour gérer l’équipe professionnelle des Gothiques d’Amiens. Huit ans plus tard, le Club des Bâtisseurs est devenu représentatif des décideurs du territoire et porte leur parole devant les acteurs de l’économie et de la politique locale.
Paul LHOTELLIER, Président du Groupe LHOTELLIER
Président du Club des Bâtisseurs
Sur l’initiative de Paul Lhotellier, Thomas Henno réunit trois autres actionnaires : Jean-Luc Mention (actuel président du Amiens Hockey Elite), Joël Peron et Denis Richard. Ils sont séduits par le challenge et la mission proposée : faire rayonner l’écosystème de la construction à travers le club historique d’Amiens et participer au rayonnement des entreprises du territoire.
Quand on sait qu’il a été imaginé en plein ciel au-dessus de l’Atlantique nord, l’anecdote peut faire sourire.
À l’époque, depuis 2008, Thomas Henno est président du club associatif de hockey d’Amiens. Sa mission est de redresser le club qui subit les restes d’un redressement judiciaire ancien. Sa priorité est de restaurer les fonds propres en vue de présenter un club sain et pérenne à ces entrepreneurs locaux solides, capables d’investir dans ce patrimoine sportif de la ville.
À l’aube de 2015, c’est chose faite. Si les résultats sportifs ne sont pas toujours au rendez-vous, les résultats financiers, eux, sont à la hauteur des ambitions du conseil d’administration et de la fédération.
Un appel à candidatures est alors lancé mais les mois passent et aucune ne correspond aux critères exigés. En effet, le conseil d’administration du club souhaite que les candidats se constituent en groupement d’au moins quatre actionnaires capables de réunir au moins 400 mille euros dans la structure (capitaux et comptes courants).
Une idée pas si en l'air que ça
Au mois de novembre 2015, Thomas Henno accompagne Paul Lhotellier auprès de qui il travaille, à Montréal pour un voyage d’affaires. Dans l’avion, le sujet est abordé : l’échéance approche et aucun groupement d’actionnaires ne répond favorablement à l’ensemble des critères demandés. Ensemble, les deux hommes imaginent le Club des Bâtisseurs.
L’idée est simple mais efficace. Les régions du Nord-Pas- de-Calais et de la Picardie sont sur le point de fusionner. Les chefs d’entreprises du territoire craignent de voir s’affaiblir l’influence d’Amiens et sa représentativité. Le binôme imagine alors de créer le point de rencontre incontournable des acteurs de “l’écosystème élargi” de la filière de la Construction autour du hockey sur glace, sport emblématique d’Amiens.
Le Club aurait pour vocation de fédérer la filière construction pour défendre les intérêts autour de quatre pôles liés au territoire : l’attractivité, l’emploi, la mobilité et sa vitalité.
Jean-Luc MENTION, Président de l’AHE
Une affaire rondement menée
« L’affaire était compliquée : le hockey est encore un sport discret, peu médiatisé ; investir est risqué. Mais Paul Lhotellier y voit un moyen de rendre au territoire ce qu’il lui apporte ; l’essentiel de ses activités se déroulent en Picardie et en Normandie. Cette motivation a gagné les autres investisseurs qui se sont très vite ralliés au projet et à Paul » se souvient Thomas Henno.
Ils doivent désormais soumettre leur projet devant le comité directeur et Amiens Métropole (principal subventionneur) qui se prononcent rapidement en leur faveur. Paul Lhotellier co-fondateur et actionnaire principal prend la présidence du Club des Bâtisseurs, qui chapeaute l’Amiens Hockey Elite. Thomas Henno, co-fondateur non-actionnaire, reste impliqué dans la vie du Club au niveau de la société mère. Mais sa mission consiste davantage à assurer le rayonnement du Club des Bâtisseurs.
Des échanges et des débats avec les acteurs du territoire
Il explique : « Quelle que soit la taille de l’entreprise, nous avons tous les mêmes intérêts et les mêmes combats que nous menons en nous appuyant sur un outil sportif, le club de hockey qui appartient au patrimoine de la ville au même titre que le club de foot. Nous avons des espaces réceptifs que nous pouvons valoriser lors des rencontres ou en dehors pour des rendez-vous avec les grands décideurs ou influenceurs institutionnels locaux. C’est aussi un formidable vecteur de valeurs collectives fortes. »
Au sein du Club, les membres sont invités à des moments d’échanges et de débats avec des personnalités clés de la région : Xavier Bertrand en tant que président de Région à plusieurs reprises, Alain Gest, président de la Métropole, Fany Ruin, présidente de la CCI, ou dernièrement l’archéologue Cyril Chaidron autour de la question de l’intelligence artificielle dans l’exercice de son métier. Prochainement, il se pourrait que ce soit le préfet de la Somme.
Thomas Henno, Directeur général Associé VALCITY
Une ouverture à tous
Le Club est ouvert à tout type d’entreprise ; pas seulement à celles du bâtiment. « Il n’y a pas de cotisation. L’ « adhésion » se fait à travers la contribution au Bâtisseur Business Club (espace réceptif réservé lors des matchs de hockey ; ndlr). « Nous avons fondé notre philosophie sur le fait que tout développeur est un bâtisseur, ajoute Thomas Henno. Et nous avons une affection particulière pour les entreprises qui redistribuent leurs richesses localement, en se fournissant localement ».
Pour l’avenir, les dirigeants du Club sont en train de réfléchir à « un élargissement de la structure et de la structure capitalistique qui pourrait évoluer ».
En clair, elle donnerait la possibilité à de nouveaux actionnaires d’investir dans le club, à titre individuel ou en représentant d’autres structures. Reste à statuer sur les prises de décision avec un comité de pilotage qui serait désigné.
« L’ambition du club est de porter haut les préoccupations des entreprises ancrées localement qui sont souvent diluées dans un paysage chahuté. Nous ne sommes pas un syndicat. Juste une entité représentative et si on représente au cumul 100 ou 300.000 salariés, on pèse forcément davantage que si on est plusieurs entités à soulever les mêmes sujets chacun dans son coin, explique Thomas Henno. Devenons l’un des forts porte-paroles du territoire. »
Thomas HENNO
VALCITY
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