Thomas Mention : la vision claire d’un avenir positif

Il n’a pas 30 ans et pourtant, il est déjà associé à la tête d’une des plus belles PME familiales samariennes, le Groupe Mention qui célébrera bientôt ses 70 ans. Depuis avril 2021, Thomas Mention est directeur général d’EMI génie climatique.

Thomas Mention est entré dans le groupe familial Mention à la fin de l’été 2019. Ce groupe qui à l’époque réunit Bertrand froid, SIDEM électricité et EMI Génie climatique a été créé par son père, Jean-Luc Mention. Lui-même avait hérité de l’esprit d’entreprendre de son père et de son grand-père.

Représentant de la quatrième génération, le jeune homme est embauché en tant que contrôleur de gestion quand il arrive dans le groupe. Son expérience en tant qu’auditeur lui permet d’appréhender les entreprises dans leur ensemble, d’en analyser les forces et les faiblesses. Quelques mois seulement avant son arrivée, le groupe reçoit une proposition de rachat pour Bertrand froid.

C’est le bon moment. Le groupe Mention cède Bertrand froid.

Restent SIDEM électricité, le vaisseau amiral du groupe et EMI Génie climatique, une société spécialisée en chauffage, plomberie, climatisation en direction des professionnels et de collectivités.

Analyse du marché, conseils juridiques, business plan, industriels, fabricants… Les deux compères font progresser leur projet de négoce de matériaux destiné aux acteurs des travaux publics dans la plus complète discrétion. « Nous avons construit la Team Samarienne autour de valeurs humaines ».

Coup de théâtre et actionnariat

À l’automne 2021, le Groupe cède l’entreprise SIDEM électricité non par difficulté mais par opportunité.

Dans le même temps, Thomas prend 4,95% des parts d’EMI Génie Climatique et il est nommé Directeur général associé. Ambitieux, il a dans l’idée de faire prospérer l’entreprise et de devenir d’ici 5 à 6 ans la PME familiale de référence au niveau régional. Les principaux objectifs sont le développement de l’activité de climatisation, l’amélioration de la transition énergétique des bâtiments tertiaires ainsi qu’en logement collectif et enfin l’intégration d’un silo Industrie.

Une approche de terrain

Intuitivement, Thomas concentre son énergie sur EMI Génie Climatique, la plus petite entreprise, qui emploie environ 70 salariés.

Souhaitant s’engager dans une démarche de terrain au plus près de ses collaborateurs, il devient référent sécurité ce qui lui permet de visiter les chantiers, de comprendre les métiers et de rencontrer chaque équipier. Il va à la rencontre des techniciens pour mieux connaitre chacun.

En parallèle, il entame, au côté de deux autres collaborateurs, une formation en climatisation. « Au départ, j’avais peur de ne pas être légitime. Avec mon expérience en gestion, je ne connaissais pas le secteur du BTP. Impressionné par le savoir-faire des techniciens, j’ai dû apprendre les bases des métiers de la climatisation, de la ventilation, du chauffage et de la plomberie. »

En mars 2020, lorsque la Covid paralyse l’économie mondiale, le carnet de commande d’EMI génie climatique et de SIDEM électricité sont pleins. L’entreprise est prête à faire face. « Avant que le confinement ne soit annoncé officiellement, on avait eu écho de rumeurs, se souvient le jeune directeur général. Un CoDir a été organisé le vendredi midi en amont de l’allocution du président. À l’annonce des décisions gouvernementales, nous avons pris la décision de rapatrier le matériel des chantiers et de développer le télétravail pour le personnel de bureau. Nous avons tenu une réunion de crise avec nos équipes et avons établi un planning de passage à l’entreprise ainsi que la continuité de certains chantiers. Il fallait à tout prix maintenir l’activité et nous faisions partie des métiers « prioritaires ». Nous avons continué à chiffrer et répondre aux clients durant l’intégralité du confinement. Cette stratégie s’est relevée payante avec de belle commande pendant cette période et nous avons réussi à sortir un bilan 2020 positif. »

Thomas Mention
EMI Génie Climatique
03 22 96 42 38

La force du jeune dirigeant réside à la fois dans son expertise dans la gestion et dans l’apprentissage du terrain qu’il a fait. « L’art d’entreprendre, c’est de savoir s’entourer des meilleurs », explique-t-il. « Il faut être conscient qu’on ne peut pas être le meilleur partout. Il faut juste savoir mettre les personnes compétentes au bon endroit et s’il manque quelqu’un, il faut recruter ou faire monter quelqu’un en compétence. »

Et pour le recrutement, le chef d’entreprise à une vision très claire du process. « L’important, c’est qu’il n’y ait pas de mensonge ni d’un côté ni de l’autre et de tenir une ligne d’intégration dans l’entreprise. Chez nous, un technicien passe toujours plusieurs entretiens, l’un avec un conducteur de travaux et l’autre avec moi. Ensuite, nous mettons un point d’honneur à intégrer notre nouveau collaborateur à son équipe en organisant un déjeuner ou un petit- déjeuner. Un mois après son intégration, un bilan est dressé avec notre collaborateur, bilan pendant lequel chacun peut faire part de son ressenti. 

Cette année, nous avons embauché 8 apprentis soit presqu’un dixième de l’effectif total de l’entreprise. Nous avons pour ambition qu’au moins les 3⁄4 soient intégrés dans les équipes en CDI. Ils monteront les échelons dans l’entreprise, au fil du temps. Ce que j’aimerais, à terme, c’est créer une « école » EMI. »

Un entrepreneur dans l’âme

B Son bac ES et une Mention bien en poche, c’est à la T Catho de Lille que jeune homme a obtenu sa licence P d’éco-gestion. L’entrepreneuriat coule dans ses veines.

Lorsque le BDE (Bureau Des Etudiants) de la faculté est dissous, il crée une association d’évènementiels avec deux de ses camarades pour animer la communauté étudiante lilloise. « Nous n’étions pas seuls, explique modestement Thomas Mention. Une trentaine de bénévoles étaient à nos côtés dans l’association et nous gérions de nombreux prestataires. »

Cette première expérience de la gestion d’une entreprise marque l’étudiant et l’occupe quasiment autant que la recherche de sponsors pour participer au 4L trophy.

Après une année de césure à New-York où Thomas suit un cursus dans une école de langue et relation internationale, il décide de passer le concours des grandes écoles.

C’est ainsi qu’il intègre NEOMA Business School et poursuit ses études dans un Master audit et finance en alternance chez KPMG. À l’issue de sa formation, il est recruté comme auditeur. Il aime ce poste qui demande à la fois beaucoup de rigueur, d’organisation et de la relation client.

À l’automne 2019, après 4 ans d’expérience, il met un terme à son contrat.
Fort de cette première expérience en cabinet, il se sent prêt à travailler dans le groupe familial, au côté de son père Jean-Luc Mention.