Gaulois et challenger dans l’âme, Christophe Crapart collectionne les casquettes
Tout a commencé l’été de ses 16 ans. Originaire de Saint-Quentin, Christophe Crapart a, cette année-là, l’occasion de travailler dans l’usine dans laquelle travaille son père. À la fin de la saison, il sait qu’il ne le fera plus jamais. Ce qu’il veut, c’est travailler en plein air. Il fait alors ses premières armes auprès de son oncle, paysagiste.
Un bac scientifique en poche, c’est sur les bancs de l’IUT Génie civil d’Amiens que Christophe Crapart découvre la vie étudiante. L’ambiance lui plaît. Intellectuellement, il s’y retrouve. Et, alors que certains week-ends, son gabarit lui permet de travailler comme videur en boite de nuit, la semaine, il poursuit ses études en alternance au sein de la Routière Morin (aujourd’hui devenue le groupe Eiffage TP).
Basé à Albert, son projet de fin d’année porte sur la rocade de contournement de la ville. Il s’épanouit pleinement dans sa mission.
L’année suivante, le passionné poursuit ses études à l’école d’ingénieur technologue de Nancy, en technique routière. Leader né, indépendant et autonome, il est remarqué et débauché plusieurs fois. Les entreprises de BTP se l’arrachent. A chaque mission, Christophe Crapart s’investit tout autant et se donne à fond. Conducteur de travaux, il écume le Pas-de-Calais. Il aime la technique, le challenge, l’exploitation pure et dure. Il n’aime pas la vente. C’est pourquoi, il choisit une PME pour se poser. Il est directeur de la section TP pendant 4 ans, en charge des branchements de réseaux de gaz et de la VRD, une activité en développement dans la structure. Mais en désaccord avec la stratégie du chef d’entreprise, il quitte une nouvelle fois son poste pour prendre la direction d’une agence de terrassement. L’entreprise est structurée. Christophe Crapart manage alors une équipe de 15 à 20 personnes. Les résultats ne se font pas attendre. L’activité se développe. Les dirigeants sont très satisfaits de son travail. Ils le réclament au siège à Lille. C’est oublier le caractère indépendant de l’homme. Il aime vivre à la campagne, ne supporte pas les bouchons et tient à sa liberté. L’offre est alléchante mais il refuse. Ils insistent. Il récupère son baluchon.
La création d'une entreprise pour être libre
Cette fois, s’en est trop. Il crée AEVA TP à Doullens en juin 2011. Il embauche deux salariés. La TPE est spécialisée dans l’assainissement, l’environnement, la voirie et l’aménagement extérieur. Très rapidement, le bouche-à-oreille fonctionne. Les magasins Aldi et des promoteurs font appel à la structure. Le jour se lève sur un avenir radieux.
Celui qui se considère comme le dernier Gaulois à résister face aux grands groupes n’hésite pas à répondre aux appels d’offres et marchés privés en face d’eux. Homme de réseaux, il emmène avec lui des partenaires qui, seuls, n’oseraient peut-être pas répondre à ces marchés. Ensemble, et grâce à l’expérience qu’il a acquise, ils sont capables d’aménager des lotissements, des plateformes ou des travaux de voirie très techniques.
Très rapidement après la création d’AEVA TP, on sollicite le jeune dirigeant pour des terrains. Il n’en faut pas plus à celui qui désormais s’épanouit dans son statut d’indépendant pour créer une seconde structure en tant qu’Assistant à la Maîtrise d’Ouvrage.
Il la baptise ALPHA CONSEIL et grâce à elle se lance dans la promotion immobilière dans le Nord et le Pas- de-Calais. “Nous faisons beaucoup de lotissements de 2 à 115 lots ou des grosses plateformes comme récemment à Saint-Sauveur près d’Amiens.”
Au coeur des réseaux
Bien conscient qu’on va plus loin ensemble, Christophe Crapart, en parallèle de ses entreprises, s’investit dans les réseaux : BNI pour le business, CJD pour les Hommes et la stimulation intellectuelle, Somme Business Club pour découvrir des personnes que l’on ne côtoie pas tous les jours. Il crée en 2021 un club d’affaires ”On avance“ réseau d’entreprises du grand Doullennais. Il s’investit également à la Fédération Des Artisans et Entrepreneurs du BTP de la Somme, en entrant au conseil d’administration en tant que président de la section TP. Comme il ne sait pas résister à de nouveaux challenges, il devient le référent des artisans, avec la nouvelle présidente, Céglyne Barrier.
Mais la casquette qui lui prend le plus de temps, c’est celle d’élu régional à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat. ”C’est très intéressant, explique l’homme. On échange et on discute avec d’autres élus qui n’ont pas forcément les mêmes idées. Ça me plaît beaucoup ne serait-ce que pour montrer aux artisans et aux autres TPE qu’on peut exister.”
D’ailleurs, craignant que les artisans soient oubliés à la table des négociations aux élections qui se profilent dans 4 ans, Christophe Crapart a déjà commencé à travailler sur le sujet de la mutualisation avec les élus de la Chambre d’agriculture comme Françoise Crété et de la CCI avec Fany Ruin. “On avance ensemble sur le dossier pour faire en sorte que tous puissent exister.”
Toutes ces activités mènent très souvent Christophe Crapart en dehors de son entreprise mais “heureusement, j’ai des collaborateurs exceptionnels. Des hommes de valeur sur lesquels je peux compter”.
Christophe Crapart
AEVA TP et Président CMA 80
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