Bijoux Couty, cinq générations d’un nom plaqué or à Amiens

« Tout petit déjà, je me baladais dans l’entreprise. J’ai des souvenirs de bruits et d’images ». Clément Couty est le cinquième du nom. Depuis 2016, il travaille au côté de son père comme ce dernier l’avait fait avant lui auprès du sien. Un jour, c’est lui qui reprendra l’entreprise familiale.

Son fils, Clément André Couty prend les rênes en 1977 et fait en sorte d’accélérer les temps de production. Les bijoux sont vendus par des centrales d’achats, telles que La Redoute, Les Trois Suisses, Daxon et bien d’autres… Et par des spécialistes de ce domaine avec Maty et Decerny.

En 2001, c’est l’actuel patron Clément Cyrille Couty qui est nommé gérant des Établissements Clément Couty.

L’effectif compte une douzaine de salariés. Le métier nécessite un savoir-faire et une expertise. L’entreprise ne connait pas de turn-over.

“Nous sommes bijoutiers pour bijoutiers. Nous travaillons pour les professionnels. Avec un marché à 80% français, nous leur diffusons nos bijoux grâce à notre magasin à Paris.”

Clément Couty
Établissement Clément Couty
Dirigeant 
[email protected]
03 22 50 41 00

Bijoutiers de père en fils

Depuis 1906, nichée dans une impasse amiénoise, cachée aux yeux de tous et dans la plus grande discrétion, une famille fabrique des bijoux en plaqué or, en argent ou en acier.

La bijouterie Clément Couty n’est pas connue du grand public. Et pour cause, elle vend essentiellement aux professionnels soit depuis son site dédié, soit dans sa boutique à Paris.

Alors que 80% de la production sont commercialisés en France, seul un œil avisé de bijoutier pourra reconnaitre le logo dans le poinçon et savoir que le bijou a été fabriqué à Amiens.

L’aventure débute avec Clément Ernest Couty, l’arrière- arrière-grand-père, dans une ancienne école catholique. Clément Ernest Couty est graveur et travaille main dans la main avec sa femme Gertrude qui est polisseuse. Cet atelier compte, à son tout début, six salariés.

Quand le chef de famille disparaît en 1946, son fils aîné Clément Georges Couty reprend la main. Il fait moderniser l’entreprise en achetant des machines et développe l’exportation à l’étranger.

 

Un héritier en plein apprentissage dans une entreprise bien rodée

À son arrivée en tant que responsable du développement commercial, Clément Couty 5e du nom découvre un contexte un peu tendu. La mondialisation rend la concurrence redoutable. Le marché du bijou fantaisie n’est pas au beau fixe. Le marché africain s’est effondré.

Comme tous les Couty avant lui, le jeune homme a appris le métier dans l’atelier. Il s’est essayé sur tous les postes. Sans que l’obligation soit formelle, sans même que la pression lui soit mise autrement que par un prénom et un nom, il s’est formé au métier et s’est préparé à succéder à son père. Il sait que la vie d’une entreprise n’est pas faite que d’années fastes. Il garde la tête froide et regarde paisiblement vers l’avenir.

À la même époque, une tentative est faite de vendre en direct aux particuliers mais elle est abandonnée faute de moyens suffisants pour assurer la communication et pousser le site de vente en ligne.

Un marché chahuté mais un avenir plein d’espoir

Les Couty se recentrent assez rapidement sur leur métier de base : le choix et la sélection des bijoux en laiton qui constituent la forme du bijou plaqué or, le plaquage à l’or et le polissage par les mains expertes des salariés de l’atelier d’Amiens.

Ce process est un gage de la qualité aux yeux des acheteurs. À 115 ans, l’entreprise Couty est reconnue pour son savoir-faire. C’est d’ailleurs l’entreprise elle-même qui développe ses propres outils de fabrication.

 

Petit à petit, les carnets de commandes se remplissent à nouveau. Les acheteurs saluent la qualité des finitions du bijoutier français.

Avant la Covid, l’entreprise familiale a même retrouvé une belle dynamique. À nouveau ralentie par la pandémie qui a allongé les délais de livraison des matières premières d’un à quatre mois, puis plus récemment par la guerre en Ukraine qui a eu pour conséquence immédiate la hausse du prix de l’or, l’activité n’attend que la stabilisation de la scène géopolitique pour se relancer vraiment. Mais, Clément Couty est confiant en l’avenir.