Agir pour venir en aide à un territoire et à ceux qui l’animent
En Picardie, on dit qu’il y a les diseux et les faiseux… Chantal Carton fait partie de la deuxième catégorie. Toute sa carrière a été menée pour venir en aide concrètement au territoire sur lequel elle est implantée, son territoire.
Née dans une famille d’agriculteurs, Chantal Carton se livre franchement, sans détour. Une bienveillance naturelle et une vision positive de la vie émanent de sa personne. Elle se définit comme une “faiseuse”. Responsable du Pôle emploi et compétences du CDG80 (Centre de Gestion de la fonction publique territoriale de la Somme) depuis un an, elle a bâti sa carrière sur des opportunités et des rencontres… humaines avant tout.
L’aménagement du territoire, une rencontre
Au lycée, la jeune femme n’a guère d’objectif professionnel défini. Le hasard (ou presque) l’amène à s’inscrire en faculté de géographie à Lille. Elle y découvre l’Envar, une structure interne à l’université dédié à l’Environnement, la Ville et l’Aménagement du territoire. Elle adhère pleinement au programme et à la philosophie du projet qui lui donne une vision intéressante sur la région. Lorsqu’elle obtient son diplôme, la loi Deferre qui instaure une nouvelle organisation des territoires en France vient de paraître. L’Etat français a décidé de “décentraliser”.
Les départements et les régions pèsent davantage dans le jeu politique. Chantal Carton postule et obtient un premier poste en tant que chargée de mission pour le développement local d’un secteur compris entre Ailly-sur Somme et Doullens. Un emploi juste taillé pour elle. Elle s’épanouit pleinement à accompagner le développement du territoire en construisant et en s’appuyant sur un réseau de partenaires locaux. C’est le début des plans quinquennaux et les prémices de l’intercommunalité. On est en 1987.
Approcher le projet concrètement avant tout
Cheffe de projet, elle a une approche très concrète de la mise en œuvre des projets. Ce que Chantal Carton préfère, c’est de faire avec les gens. Tout au long de sa carrière, elle n’a jamais changé de méthode. “Je n’aime pas les grands programmes s’ils ne sont pas compréhensibles par les acteurs concernés et s’ils ne sont pas déclinés en actions rapidement.”
Son parcours professionnel l’emmène ensuite à la CCI Amiens-Picardie. C’est une véritable rencontre avec le monde économique. Elle n’imagine pas, avant d’arriver à ce poste, à quel point cette nouvelle fonction va l’intéresser et à quel point il a un lien étroit avec l’aménagement du territoire. Puis, un poste se libère à la Région. Elle saute sur l’occasion. « C’était la période Charles Baur. Nous étions 41 chargés de missions en Picardie. Je suis un peu nostalgique de cette époque où nous étions autorisés à expérimenter des tas de choses.”
Là-encore, chargée du développement du bassin d’emploi allant d’Albert à Villers-Bocage, Chantal Carton trouve dans sa mission une application très concrète sur le terrain tout en élaborant de véritables projets de territoire. “Mon travail, c’était d’être des deux côtés. J’ai adoré cette époque. Derrière un projet construit, il y avait une solution de financement et tout le travail d’animation du territoire.”
Ils sont trois à œuvrer sur un territoire de 138 communes dont Albert et Corbie. Certains dossiers, comme celui du théâtre d’Albert, sont encore plus intéressants que d’autres.
Toujours plus de concret à Albert et au Pays du Coquelicot
Après un passage en Mairie d’Albert qui l’amène à passer le concours pour entrer dans la fonction publique territoriale et à œuvrer pour la 3e ville du département, elle participe activement à la création de la Communauté de communes en 2002 et en prend naturellement la direction.
Elle quitte la direction pour repartir sur le management de projets économiques et touristiques.
“J’ai rencontré des chefs d’entreprises formidables, des artisans, des industriels, des commerçants… Je côtoyais des gens passionnants avec des partenaires et collègues tout aussi passionnants. Avec Initiative Somme, et Claudine Jacob Ternisien ou Dominique Pillon, nous avons travaillé sur la création d’entreprises. Nous étions souvent une porte d’entrée pour les chefs d’entreprise dans le monde des collectivités territoriales qui, vu de l’extérieur, n’est pas toujours très clair sur qui fait quoi. Nous avons établi une relation de confiance”, constate Chantal Carton avant de reprendre immédiatement.
“Avec un petit groupe de bénévoles j’ai également beaucoup aimé développer le tourisme et notamment la politique de randonnée et le tourisme nature et culture dans le Pays du Coquelicot. Nous avons pensé des itinéraires et des itinérances douces : vélo, pédestre, cheval… Nous avions comme points d’appui et partenaires Somme tourisme et les offices de tourisme.”
Remise en question complète
Et puis, en 2020, la COVID tétanise Chantal Carton. Elle se remet complètement en question. Elle a besoin de changer de carrière et de se renouveler. ”J’avais accompagné des entreprises dans leurs projets, leurs recrutements mais là, j’avais envie d’aller de l’autre côté, du côté de la recherche d’emploi. Je prends beaucoup de plaisir à emmener les jeunes et à les aider à trouver leur voie. J’ai réfléchi : organisme de formation… privé… et puis le Centre de gestion des collectivités territoriales cherchait quelqu’un pour son Pôle emploi compétences.
J’accompagne désormais les collectivités dans leur organisation humaine et les agents dans leur carrière ou leur mobilité. C’est quelque chose qui me plait beaucoup car c’est encore une fois de plus… très concret.”
Chantal Carton anime deux groupes de travail à l’échelle des 5 CDG des Hauts-de-France. “La coopération et la mutualisation sont deux thèmes qui me vont bien”.
Chantal CARTON
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