Jamais lorsqu’elle s’est lancée dans l’aventure, Adeline Moniez n’avait imaginé la tournure que prendraient les événements. Des bijoux de peau qui accompagnent les noms les plus prestigieux du monde de la haute couture et sur la scène internationale naissent tous les jours dans un petit village du Val de Somme.
C’est celle d’une étudiante en droit qui devient attachée de presse. Puis qui, un jour, alors qu’elle échange avec une journaliste, est frappée en plein cœur par la beauté des strass collés à même la peau de son interlocutrice. L’idée des bijoux de peau made in France est née en 2005. La marque Marbella Paris est déposée.
C’est chez Dior qu’on entend parler de la jeune femme en premier. La marque lui lance un défi : créer un eyeliner adhésif pour la Vogue fashion night de 2011. En 6 mois, la créatrice et ses premières « précieuses » – C’est ainsi qu’Adeline surnomme ses collaboratrices les plus fidèles – mettent au point le bijou.
La chaine de magasins Séphora est séduite. Elle veut distribuer les eyeliners dans ses boutiques.
Mais jusqu’alors, la fabrication des bijoux se fait au domicile des petites mains. Pour ce premier gros client, il va falloir s’organiser et « industrialiser la production ». Le hasard et des questions économiques amènent Adeline dans l’ancien restaurant de sa mère à Sailly- Laurette, dans le Val de Somme. Le lieu est rapidement transformé pour recevoir un atelier digne de ce nom.
Atypique, il étonne. Authentique, il séduit. Et alors qu’Adeline Moniez pensait, à l’origine, profondément le moderniser dès qu’elle en aurait l’occasion, il est resté, pour l’essentiel, identique. Encore aujourd’hui, si des travaux d’aménagement sont faits au fur et à mesure pour le respect des normes de production et le confort de travail, le lieu a gardé son âme.
Dior, L’Oréal, Séphora, Yves Saint Laurent, Chanel, Valentino… Le mur de l’atelier se couvre des plus grands noms de la mode et des modèles uniques développés pour leurs collections. Les précieuses vivent l’aventure ensemble. Patientes, rigoureuses, agiles et minutieuses, Adeline les a choisies pour leurs qualités avant tout.
Le management est participatif. Chacun peut donner une idée, proposer un dessin. L’essentiel de l’équipe est composé de femmes. Il y a quelques hommes mais qui se retrouvent de fait, en minorité. Aujourd’hui, lorsqu’elle recrute, Adeline regarde pour 50% le caractère de la personne. Pour fonctionner, il faut que tout le monde soit polyvalent, ouvert, à l’écoute. Tout, de la fabrication au conditionnement se fait à la main, toute l’équipe assise autour d’une table. Si un ver est dans la pomme, c’est toute l’ambiance qui se dégrade. Adeline est une chef d’entreprise vigilante.
L’organisation ensuite ressemble au compagnonnage. Les plus anciennes, les “précieuses”, au nombre de 6 ou 7, encadrent les derniers arrivés et leur apprennent le métier. Au début, tout le monde passe par le conditionnement des bijoux. C’est là, qu’on vérifiera la dextérité et le sens du détail. Au fil du temps, certains et certaines passeront à la fabrication des bijoux. L’apprentissage est permanent. L’innovation constante. « C’est un cercle vertueux qui incite à s’impliquer et qui constitue la force de l’entreprise, constate Adeline Moniez. On est poussé à l’excellence et les audits nous permettent de recalibrer régulièrement »
La dernière fierté en date, une puce NFC insérée dans un bijou de paupière qui permet de vivre une expérience immersive uniquement si on les porte. Partie d’un bijou de peau, la petite entreprise se diversifie de plus en plus et personnalise désormais des objets de luxe : rouge à lèvres, poudriers sertis de cristaux de Svarowski et plaqué or, bouteilles ou magnums de champagne, bougie… Les déclinaisons se dessinent à l’infini presque comme l’imagination et l’envie d’Adeline et de ses précieuses.
Adeline MONIEZ
[email protected]
01 55 28 17 66
128 rue La Boétie, 75008 Paris
Tout droits réservé À PROPOS © 2023 ; de réalisé avec l'agence STOORY