Parce que le nombre des années n’a rien à voir avec la valeur d’un homme et que Vivien Cabuzel est un jeune homme pressé, il est officiellement devenu entrepreneur il y a un an. Il avait 23 ans. Entreprendre, le jeune homme a ça dans le sang. Dès l’âge de 10 ans, il savait qu’il voulait créer sa structure.
Adolescent, Vivien Cabuzel crée déjà des sites de commerce en ligne. Il y vend de la déco, des sacs, des ustensiles de cuisine… « J’ai toujours été attiré par le web. Je savais que je voulais créer ma structure. Je ne savais pas dans quel secteur d’activité, explique-t-il. Je ne me suis pas fait d’argent mais au moins j’ai appris. Il n’y a rien de tel que la pratique pour apprendre. » Pour autant, le jeune homme poursuit ses études dans le marketing et se spécialise dans le digital.
Il poursuit sa confidence. « Ce que je savais aussi, c’est que je voulais entreprendre dès ma sortie d’études. C’est à ce moment-là qu’on n’a rien à perdre. On ne s’installe pas dans un confort financier. J’ai 24 ans et si je suis entrepreneur depuis un an, je vis toujours comme un étudiant. Je n’ai pas de gros besoins. Je peux bosser 70 heures par semaine. Ce qui est possible maintenant sera moins facile lorsque j’aurai 50 ans et que j’aurai des crédits maison ou voiture à rembourser. Si on n’entreprend pas tout de suite, après, il faut encore plus de courage pour le faire. »
Manger bien sans avoir à cuisiner
Depuis qu’il a l’âge de se rendre utile, tous ses étés, il les a passé à aider dans l’entreprise familiale. « D’abord on est commis de cuisine et puis on grandit. On passe le permis alors on se voit chargé des livraisons puis on prend confiance, on se retrouve à faire du phoning ou en prestation. Je crois que tous les métiers de chez Gourmet, je les ai faits.
Mais, alors qu’il a grandi dans la cuisine du restaurant de ses parents puis dans le laboratoire de son père, Stéphane Cabuzel fondateur et gérant du traiteur Gourmet Réception, Vivien ne s’intéresse véritablement à la cuisine qu’assez tard. « Encore aujourd’hui, j’aime bien manger. Je sais cuisiner mais ce n’est pas une passion. »
Et c’est là que lui vient l’idée de Dailycieux, une plateforme de livraison de repas cuisinés de façon artisanale par abonnement. « C’est un business model qui me collait bien à la peau. C’est comme ça que je vis et que je consomme. J’aime manger de bons produits mais je n’ai pas le temps de les cuisiner. C’est le cas pour beaucoup de gens : le taf, les cours, les sorties entre copains… Je suis le premier client de mon entreprise. Et pas seulement pour garder un œil sur la qualité des plats.»
Des profils de clients multiples
« Des formules, il y en a pour tous les styles de vie, pour tous les profils. Nous livrons chaque semaine, entre 4 et 16 plats prêts à être consommés. Nous avons des clients seuls, des couples, des familles. Certains commandent une fois de temps en temps, d’autres sont des fidèles et commandent chaque semaine. Quand je prépare les colis, je me surprends à reconnaître leur nom ou à imaginer la structure familiale. Je connais presque les goûts de certains. »
L’abonnement est sans engagement. La livraison se fait par Chronofresh. Le client choisit son jour de livraison, ce qu’il veut manger, le nombre d’assiettes de chaque recette. Les recettes sont renouvelées chaque semaine. « On se substitue au cuisinier des gens. Il faut se renouveler ».
Pour le moment, Vivien est seul dans sa petite entreprise. Il délègue la partie cuisine à Gourmet Réception. Il s’occupe donc également du service après-vente et du suivi de la satisfaction client. « C’est très important ce lien avec le client. Je vais pouvoir déléguer certaines tâches mais sur ce point, il faudra que la personne soit aussi engagée que moi et ça, ça ne sera pas facile car ce n’est pas son entreprise. J’ai beaucoup grandi en un an. J’ai presque plus grandi que ma boîte. J’ai appris tellement ! Et si c’était à refaire, je ferais sans doute tout différemment. Mais c’est normal de faire des erreurs, du moment qu’on en tire des leçons ».
Pour la suite, Vivien Cabuzel a encore plein de projets. Certains très concrets comme le frigo connecté pour ouvrir son offre aux entreprises. D’autres plus flous comme du portage de repas de qualité aux personnes âgées. Mais il sait que le secteur est très concurrentiel et qu’il est nécessaire de prendre son temps et de ne pas se précipiter.
Vivien Cabuzel
Dailycieux
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