Une vieille dame solide

Caty Peinture a (au moins) 75 ans. C’est l’occasion d’un bel événement prévu en juin mais aussi et surtout d’une passation de pouvoir symbolique entre Eric Gilot et Arnaud Biwer. Il s’agit d’une véritable continuité puisque le souhait de la nouvelle équipe est de pérenniser l’entreprise et de continuer à cultiver les valeurs qui lui ont permis de traverser les décennies : la relation client, la qualité du travail et un esprit de compagnonnage ancré.

En juin prochain, Caty peinture célèbrera officiellement ses 75 ans. « Officiellement » car une carte de visite retrouvée dans les archives offre la preuve que l’entreprise de peinture amiénoise a été fondée bien avant la date qui figure sur le registre de la CCI. En effet, elle porte la mention de 1852. Mais là n’est pas l’important pour le moment.

L’évènement autour de l’anniversaire sera surtout l’occasion pour Éric Gilot de passer symboliquement la main à Arnaud Biwer et à ses associés.

En effet, à 61 ans donc 42 passés dans la peinture, Éric Gilot a décidé de faire valoir ses droits à la retraite qu’il va couler paisiblement avec son épouse en Bretagne.

« J’ai dirigé Caty Peinture pendant 27 années d’abord au sein du groupe Mention, puis au sein du groupe Zion et depuis 5 ans en tant qu’indépendant. J’ai mon compte et il est temps de passer la main à une équipe jeune qui va faire évoluer le métier vers des nouvelles techniques ».

Une transition douce et logique

Cette passation en douceur entre les deux hommes se fait à l’image de la tradition de transmission qui existe dans l’entreprise et qui a forgé son identité. En effet, depuis des générations et des générations, les peintres forment des apprentis qui deviennent peintres et qui a leur tour forment des apprentis. Selon les deux dirigeants, environ 50 % de l’effectif a été formé en interne.

« C’est l’esprit de compagnonnage et c’est important pour nous, explique Éric Gilot. La peinture est un savoir-faire et exige des qualités qu’il ne faut pas laisser partir avec les anciens. On est là pour faire du beau, pour embellir la vie des gens. Et plus qu’un savoir- faire, c’est même un savoir-être. Chez les particuliers, notamment, on intervient directement au cœur de la maison, dans leur intimité. On doit pouvoir les rassurer. Ils doivent pouvoir nous faire confiance. Souvent, ils nous confient leurs clés. Ils doivent pouvoir le faire sans crainte que nous salissions ou que nous laissions échapper le chat. Ça, ça ne s’enseigne pas à l’école. »

Il reprend : « Et puis, au-delà d’un savoir-faire technique, la peinture ne demande pas des pré-requis très exigeants. C’est le geste le plus important. Il s’enseigne en montrant, pas en étudiant la théorie. Notre métier demande une intelligence des mains qui finalement ne s’apprend pas sur les bancs de l’école. C’est un métier de finition ». Partenaire de plusieurs structures locales d’insertion, l’entreprise Caty peinture joue aussi son rôle en proposant un métier à des personnes qui bien souvent sont très éloignées de l’emploi.

Une assise solide

Présente sur la Somme et le Pas-de-Calais avec un site à Amiens et un autre à Wimereux, Caty Peinture emploie 53 personne dont les apprentis. Elle répond à tout type de marché : entreprises, collectivités territoriales, ou les particuliers.

« La force de l’entreprise, ce qui a fait qu’elle a résisté à tous les coups durs, c’est justement de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier, analyse Arnaud Biwer. C’est l’équilibre de son carnet de commande qui assure sa pérennité. Les professionnels et les collectivités territoriales sont particulièrement fidèles évidemment, mais le fait de pouvoir intervenir chez les particuliers et très important à nos yeux. Nous sommes capables d’exécuter un chantier de 50€ comme une commande publique d’1,2 million d’euros. Nous avons quelques beaux chantiers à notre actif : la salle d’Honneur du Conseil Départemental, le théâtre d’Abbeville, les salons de la Préfecture, la maison Jules Verne, le musée, le CHU, les collèges du département, les EPHAD et bientôt le commissariat d’Amiens.»

L’équipe des jeunes – qui ne l’est pas tant que ça si l’on considère que tous les cadres associés sont dans l’entreprise depuis plusieurs années. Arnaud Biwer, étant en place lui- même depuis 2004, souhaite avant tout pérenniser l’activité et pouvoir continuer à former des générations de peintres. Bien sûr, il faudra s’adapter aux nouvelles techniques, aux nouvelles réglementations, aux nouvelles tendances, mais Caty Peinture ne met-elle pas déjà un soin tout particulier à travailler avec des produits écologiques sans COV, à développer des partenariats locaux tant au niveau des fournisseurs que sur le la recherche de nouveaux salariés ? Ne travaille déjà-t-elle pas sur le recyclage des déchets ? N’est-elle pas une vieille dame à la pointe ?

Éric GILOT
Président Directeur général, City Peinture
03 22 70 23 50
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