Garage Seidler : le garagiste qui aime la mécanique à l’ancienne

C’est un petit garage comme on n’en fait plus ou trop peu. Un petit garage « à l’ancienne » où l’on préfère réparer que remplacer. Nicolas Rattier est le maître des lieux. Un caractère bien trempé, authentique, c’est lui qui donne le la à son équipe et à ses clients.

Blotti au cœur du centre-ville de Conty, le garage Seidler a une âme. Certains lui trouveront même un certain charme. Il semble avoir traversé le temps. Déjà du temps où les mareyeurs menaient le poisson de Boulogne à Paris en voitures hippomobile sur ce qu’on appelle aujourd’hui la « route du poisson », c’était un relais de poste. Les anneaux pour attacher les chevaux sur le mur au fond de la cour en sont témoins. Aujourd’hui, les chevaux ne sont plus les mêmes et se cachent sous le capot.

En façade, même les pompes paraissent avoir été témoins d’une ère où le litre d’essence était encore rempli de plomb et ne coutait pas 5 francs. Aujourd’hui, elles délivrent un carburant au tarif de l’inflation. Mais le plus intéressant dans le lieu, c’est encore la philosophie et les valeurs du patron, Nicolas Rattier.

Une transmission au-delà d’une simple reprise

Lui et son épouse Emilienne ont racheté le garage directement à Gérard Seidler en 2017.

Tout s’est fait en quelques mois.

Installé à Conty depuis 2009, Nicolas Rattier possédait déjà sa petite affaire de mécanique un peu plus loin dans le village et le commerce marchait plutôt bien. Passionné de mécanique et de bricolage depuis son enfance, il exerçait sa passion avec talent. Et ces choses-là se savent vite.

De son côté, installé sur la place du Général de Gaulle depuis 35 ans, Gérard Seidler avait acquis une belle notoriété. C’est lui qui a proposé directement au jeune mécanicien de reprendre sa suite. Lorsque l’envie et l’expertise sont réunies, tout va très vite. La vente a été conclue en quelques semaines. En hommage, le nom de Seidler est toujours affiché sur la façade. C’est une volonté du couple de repreneurs.

Réparer plutôt que remplacer quand c’est possible

À l’intérieur, c’est un peu exigu. Au premier regard, un béotien pourrait croire que règne le désordre. Pourtant, tout est très organisé. Les ordinateurs et la technologie de pointe qui permet de communiquer avec les véhicules modernes sont dans un coin.

Mais en vérité, ce n’est pas ce qui passionne Nicolas…

Ce qui le fait vibrer, c’est la mécanique, la vraie. Celle avec laquelle il a grandi. Celle où on peut démonter le moteur, chercher la panne et la réparer sans devoir remplacer systématiquement par une pièce neuve. Celle où on peut même aller jusqu’à fabriquer la pièce ou l’élément qui manque. Un tour à métaux est installé quelques mètres plus loin et ce n’est sans doute pas un hasard… D’ailleurs, dans son garage, le mécanicien possède tout un arsenal d’outils spécifiques. Il en a même fabriqué lui-même.

Car ici, au garage Seidler, on cherche, on répare. On trouve la solution la plus économique et la plus durable pour le client.

Des pannes classiques à l’assemblage d’autos de rallye

Au quotidien, Nicolas travaille avec Stéphane, un mécanicien «conventionnel». Les deux sont sur la même longueur d’ondes. Car, bien sûr, en ce qui concerne les pannes et l’entretien « classiques », Nicolas et Stephane appliquent la règle générale. Et, au quotidien, ils réparent les voitures « classiques » de monsieur et madame Tout-le-monde.

Mais c’est quand ça se complique un peu, qu’il faut se creuser les méninges, que tout devient intéressant. Du coup, on leur confie des voitures anciennes, de vieilles autos comme une Citroën B14, des combis Volkswagen ou des petits bolides qui tournent sur les rallyes.

C’est d’ailleurs sur les circuits que Nicolas Rattier rencontre ses clients. Pratiquant lui-même, c’est lui qui prépare ses autos. Il a roulé sur les circuits du Castellet, du Mans, de Spa en Belgique et même sur celui qu’il considère comme le plus beau, le Nürburgring en Allemagne. Ces courses lui ont permis de faire de très belles rencontres humaines et mécaniques. Parfois, certains viennent de loin, de très loin même pour que leur bijou soit préparé par lui.