Elle rêvait de créer des robes de toutes pièces. Claire Joly a mis toute son énergie à se faire un nom dans le monde ultra select de la mode. Elle signe des robes de mariée qui sont désormais vendues à Lille, Nantes, Bordeaux et Paris. Artisan d’art et élue à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat HDF, elle s’est également engagée comme conseillère régionale afin de contribuer au rayonnement des Hauts-de-France.
Depuis son plus jeune âge, Claire Joly sait ce qu’elle veut faire. Elle aime dessiner la mode. Elle veut créer. Oui mais voilà, entrer dans une école de stylisme à Paris lorsqu’on a 16 ou 17 ans et qu’on habite un petit village à la frontière de l’Oise et de la Somme, c’est compliqué. Après son bac, la jeune femme obtient un BTS métiers de la mode et industrie à Amiens. Alors qu’elle effectue un stage long dans une usine de confection au Maroc, elle découvre tous les postes : la CAO (conception assistée par ordinateur), la découpe au laser, le montage en série…
“C’était super intéressant, se souvient Claire Joly aujourd’hui. J’étais notamment chargée de réagencer les postes de production pour gagner parfois une seconde par pièce. Une seconde multipliée par le nombre de pièces, ça fait gagner un temps énorme et donc de l’argent. Mais … ça manquait d’humain.”
Elle intègre donc une école privée. L’Institut Paris Modéliste. “Il y a beaucoup d’écoles de stylistes. Moins de modélistes. Le styliste dessine. Le modéliste donne vie au croquis dessiné par le styliste afin d’établir un patron. Il conçoit un prototype pour ensuite le lancer en série. C’est lui qui transforme le dessin en un vêtement portable et confortable. On reprend les bases : calculer le métrage, placer les pinces, les plis… Le modéliste, il est capable aussi bien de réaliser une petite culotte qu’un manteau d’hiver ou une robe de mariée”, explique Claire Joly avec la même passion qu’il y a 20 ans.
Claire Joly
Maison Claire Joly
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06 66 32 69 83
Et c’est chez un créateur parisien que la jeune modéliste réalise son stage d’application. “C’était enfin exactement ce que je voulais faire. Je me sentais en phase avec moi-même.” Mais à l’époque, le créateur ne prévoit pas d’embauche. Claire Joly qui souhaite entrer dans la vie active revient sur ses terres d’origine, en Picardie. Une marque française de robes de mariée la recrute. Le secteur d’activité lui plaît, concevoir des robes de mariée aussi, mais désormais, la jeune Picarde n’a qu’une idée en tête : s’installer à son compte.
Elle aime le processus de création d’un modèle. Lorsqu’elle réalise une collection, elle s’inspire de tout ce qu’elle voit et qu’elle a rencontré dans la vie de tous les jours : une expo, l’histoire de l’art et du costume, ses expériences lors de voyages, dont le Maroc et l’Italie, la nature, la poésie…
Elle a 26 ans lorsqu’elle franchit le pas et crée la maison Claire Joly. Elle fait tout de suite les choses en grand et s’installe dans un atelier-boutique. Elle a choisi le centre- ville de Breteuil pour établir sa base. Aujourd’hui, ses robes sont vendues par des showrooms de créateurs à Paris, Nantes ou Bordeaux.
“Au début, les futures mariées venaient de 40 kilomètres autour. Aujourd’hui, certaines font 200 kilomètres pour leur robe. Les Parisiennes, par exemple, adorent venir à la boutique dont elles savourent le calme et la sérénité.” sourit la créatrice.
Les matières nobles sont sa signature à elle. Claire Joly travaille les soies, les tissus végans et les dentelles, forcément de Calais dont elle commande des modèles en exclusivité à un fabricant local.
“Je reçois des femmes de tous les âges. Des jeunes, bien sûr, mais des femmes plus mûres aussi qui savent ce qu’elles veulent, des femmes libres qui connaissent leur corps. Elles veulent être sexy sans être vulgaires. Elles s’assument. Mon travail est de rendre les femmes belles tout en respectant leur caractère et en faisant ressortir leur personnalité. C’est l’intérêt du sur-mesure. Parfois, plusieurs essayages sont nécessaires pour y arriver, mais je ne les laisse pas partir si je sens qu’elles ne sont pas complètement à l’aise dans leur robe et dans leur corps. Il y a un lien très fort de l’ordre de l’intime qui se tisse entre nous. J’aime beaucoup l’émotion que cela procure.”
En parallèle de son activité professionnelle, Claire Joly a été repérée par l’équipe de Xavier Bertrand. Elle a accepté de figurer sur la liste et a été élue conseillère régionale des Hauts-de-France en pleine covid en juin 2021. Cette nouvelle casquette la passionne. “D’autant qu’avec l’arrêt des mariages depuis deux ans, j’avais un peu de temps, souligne-t-elle. Avec la reprise, le rythme va être plus soutenu mais c’est moi qui place le curseur où je veux. J’aime bien l’idée de contribuer au rayonnement de la culture, de la jeunesse des Hauts- de-France. Je découvre le métier. C’est passionnant. J’ai rencontré des petites pépites dont on ne soupçonne pas l’existence L’idée est de les mettre en lumière, les faire monter en puissance, de mener à bien des projets et renforcer l’attractivité touristique et professionnelle sur mon territoire. Ma mission, c’est aussi d’être à l’écoute du citoyen et d’améliorer le quotidien. Cela donne du sens, ça répond à un besoin et ça aboutit à une réalisation. Les gens ont besoin d’être écoutés. Ça tombe bien. Je suis douée pour ça.”, achève-t-elle dans un sourire.
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