Raev, des sacs et accessoires pour repenser le monde de demain

À seulement 30 ans, Léa Rizo, jeune maman, se lance dans la conception de sacs et accessoires à l’aide de matériaux “upcyclés” destinés à la destruction ou à l’enfouissement. Avec une idéologie forte en tête et beaucoup d’authenticité, elle nous raconte son parcours de jeune entrepreneuse. Bienvenue au cœur de l’atelier Raev Maroquinerie.

Un parcours atypique mais logique

Après un bac scientifique et une classe préparatoire dans la capitale picarde, Léa se lance dans un BTS à Roubaix. Elle part ensuite faire ses études en région parisienne. Elle passe quelques années à découvrir l’univers de l’ingénierie en design et décroche un master Génie des systèmes industriels et une équivalence Maître Ingénieur. Elle dégote divers stages dans des start-up avant d’avoir envie de retourner à ses fondamentaux : la matière, l’écologie et le social.

Elle décide alors de se former à la maroquinerie pendant un an. “J’ai voulu retrouver quelque chose de manuel tout en me servant de mes compétences dans le design. Je me suis formée avec Les Compagnons du Devoir pour apprendre la maroquinerie et je suis rentrée dans la maison Louis Vuitton.“

La maroquinerie et les matières “up-cyclées”

Le choix de la maroquinerie ne s’est pas fait par hasard. Issue d’une famille d’artisans, qu’ils soient cordonnier, bottier, couturière et encore chapelier, Léa a été plongée dans le bain très jeune. “J’ai toujours entendu un discours très valorisant sur le travail bien fait et fait avec ses mains. C’est une valeur que l’on m’a transmise”. Alors, c’était un peu comme une évidence.

La matière “up-cyclées” ? Un indispensable pour Léa. Très sensible à l’environnement, c’est un sujet qui ne l’a jamais quittée. “Je n’arrive pas à vivre dans le présent. Je pense constamment au futur, à ce que je laisserai à mes enfants. Alors, j’agis à mon échelle. J’ajoute ma pierre à l’édifice.”

Un modèle économique BtoB

Raev, c’est un modèle “win-win”. Toutes les matières utilisées par Léa sont récupérées dans les Hauts-de- France. Le territoire regorge de matières. “Je vais à la rencontre d’associations, d’entreprises ou même dans des casses ! Je leur propose de récupérer leurs produits de communication ou autres matériaux destinés à la destruction.” Le but étant d’éviter à ces entreprises de jeter des bâches, flammes, tote bags, etc. qui peuvent avoir une seconde vie au lieu d’être enfouis ou détruits. Alors, elle les transforme en des designs uniques et unisexes. Elle va même au bout de sa démarche en indiquant sur l’étiquette du produit combien de grammes il a permis d’upcycler. Dans cette démarche, elle a travaillé avec l’entreprise Enedis pour qui elle a réutilisé plus de 93 % de la matière fournie en créant 630 objets.

Léa cherche aujourd’hui à valoriser les démarches RSE des entreprises en jouant sur la taxe carbone. L’idée étant de revaloriser cette taxe en fonction du poids de matières fournies et réutilisées. Et pour ça, elle vous lance la perche.

Votre entreprise cherche à améliorer sa démarche RSE ? Vous souhaitez améliorer votre empreinte carbone ? C’est avec un immense plaisir que Léa récupère vos bâches et autres articles de communication. Ensemble, utilisez le champ des possibles en termes d’upcycling. Permettez à Léa de transformer des outils que vous n’utilisez plus en sacs et accessoires pour vous ou pour les particuliers. Pour ce faire, envoyez simplement un message à Léa.

De la suite dans les idées

Des projets pour la suite ? Léa en a déjà quelques-uns. D’ici un an, elle aimerait avoir son propre atelier afin de pouvoir proposer des cours et accueillir des stagiaires. Elle souhaite aussi que son modèle économique devienne stable pour pouvoir étendre son activité et embaucher. Et si tout cela fonctionne, elle espère pouvoir créer des ateliers en partenariat avec l’Éducation nationale et le pôle Métiers d’Art et d’excellence afin de sensibiliser et faire connaître son métier aux jeunes.